Orma di Dante non si cancella

Que vous souhaiter par ces temps de calamité? Puisque nous sommes obligés de suspendre nos rencontres, je ne veux pas vous laisser à votre confinement sans manifester le lien fort qui nous unit depuis 2015. Nous avons trouvé ensemble depuis ce temps, qui n’était pas moins violent, un point de ralliement pour nourrir notre esprit et ouvrir des issues à la joie qui sommeillait en nous. Nous avons oeuvré de conserve pour accueillir, lire, publier les travaux de ceux qui nous entourent et qui partagent la même passion. Nous avons accompagné une idée de l’Europe et un idéal cosmopolite fidèles à l’auteur que nous entendions étudier selon tous les critères du savoir et du poème. Il a été le grand arbre sous lequel nous sommes venus nous abriter. Nous venions de tous les horizons, nous avons trouvé à nous accorder sur cette note suffisante. Alors, nous cultiverons notre arborescence et nous préparerons avec constance cet anniversaire qui annonce à la fois que le Veltre se réveille et que l’horizon blanchit. Il y a plus de savoir dans cette oeuvre que dans n’importe quelle autre et plus d’humanité dans cet exil que dans toute habitation. Nous avons la chance de le savoir, nous témoignerons les uns après les autres, les uns avec les autres de cette ressource en espérance. Et finissons par un peu d’insolence et de fierté : au moins nous, nous avons un livre de chevet pour les heures de solitude! Je vous salue et vous attends à la première heure du réveil. Déjà nous pouvons murmurer à l’heure où l’Italie chante aux balcons :

 Ce sera lumière nouvelle, soleil nouveau, qui surgira là où l’ancien se couchera, e donnera la lumière à ceux qui sont dans les ténèbres et dans l’obscurité, car pour eux l’ancien soleil ne luit plus.