sous la direction de Bruno Pinchard

Christian Trottmann, L’espoir de Dante et la présence de saint Bernard dans les trois premiers chants du Paradis (pp. 11-48)

Analysant la présence de Saint Bernard, guide ultime de Dante à la fin du Paradis, l’étude encadre l’expérience du voyage dans le double espoir d’une paix terrestre grâce à un empereur capable de ramener la paix et d’une espérance théologale liée à la vision béatifique. Saint Bernard, réformateur du monachisme et annonciateur du retour eschatologique du Christ, soude parfaitement ces deux aspects. Sa fonction d’intercession auprès de Marie relie la Création, l’Incarnation et la Trinité.

Claudia Di Fonzo, La più umana delle virtù e la più perfetta delle scienze. Convivio e dantismo giuridico (pp. 49-70)

La reconstruction du projet des quinze traités du Convivio accorde une importance particulière aux deux derniers, qui auraient dû s’occuper de la justice et de la sagesse. Les traités dédiés aux vertus éthiques, du V au XIII, auraient été rédigés sur la base du quatrième, en s’appuyant sur le quatrième livre de l’Éthique à Nicomachus. La chanson du quatrième traité et son sujet furent remarqués par le juriste Bartolo da Sassoferrato, qui connaissait la chanson, mais pas le commentaire.

Roberto Mercuri, Lettura di Inferno XVI-XVII (pp. 71-90)

La lecture des chants XVI et XVII de l’Enfer devient l’occasion pour redéfinir l’idée même des « chants centraux » du poème. Les chants XVII des cantiques sont lus en parallèle, dans la dialectique entre centre et cercle, ouvrant à des nouvelles perspectives. La métaphore de la chasse, qui parcourt toute l’œuvre de Dante devient la clé pour relire l’épisode de Géryon, de l’évocation à travers la corde à la construction du personnage lui-même, entre suggestions bibliques et échos mythologiques.

Viviana Agostini-Ouafi, Philologie, genèse et poétique du traduire. Le cas exemplaire d’André Pézard (pp. 91-111)

Le fonds du Collège de France de Pézard s’impose par les brouillons, mises au net, dactylographies et épreuves de traduction de la Vita Nuova, en témoignant de la conscience traductologique, de l’envergure scientifique et de la rigueur philologique, génétique et poétique pézardiennes. Il oblige à s’interroger sur la vie et l’œuvre d’un traducteur-philologue qui change de 1953 à 1965 sa poétique du traduire. L’étude des avant-textes illustre son approche qui est post-structuraliste ante litteram.

Marco Fabbricatore, La didattica della Commedia dantesca nelle scuole secondarie di primo grado (pp. 113-134)

La Comédie est l’une des bases de l’enseignement de la littérature dans l’école secondaire en Italie. L’étude esquisse un tableau des outils et des méthodes mis en œuvre, à travers l’analyse des pages consacrées à la Comédie dans les manuels, ainsi qu’au moyen de la lecture des données fournis par certains enseignants sur les stratégies didactiques. L’objectif poursuivi a été de signaler les problèmes qui affectent l’enseignement de Dante dans le premier degré de l’enseignement supérieur.

Compte rendus (pp. 137-149)

Bruno Pinchard, compte rendu de Dantesque. Sur les traces du modèle, sous la dir. de G. Sangirardi et J.-M. Fritz, Paris, Garnier, 2019;

Sabrina Ferrara, compte rendu de C. Le Lay, Marie dans la Comédie de Dante. Fonctions d’un « personnage » féminin, Roma, Aracne, 2016;

Gaia Tomazzoli, compte rendu de J. Freccero, Dante. Une poétique de la conversion, Paris, Desclée de Brouwer, 2019.

Revue des études dantesques n° 3 (2019)