Madame, Monsieur

Je voudrais vous entretenir d’un sujet qui me tient à coeur. Considérant le nouvel élan des études dantesques, je crois que le moment est venu de reprendre à nouveaux frais l’idée d’une Société consacrée à Dante Alighieri en France. Vous avez certainement entendu parler de l’ancienne initiative du P. Laurencin et de Maurice Mignon avant la Guerre, ensuite relayée par André Pézard jusqu’à Etienne Gilson dans le cadre du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice. Il nous appartient de reprendre cette belle tradition sur de nouvelles bases. Non seulement les études historiques ont fait considérablement progresser l’intelligence du texte de Dante, mais l’image de Dante, si ce n’est son contenu complexe, est mobilisée en permanence comme une des formes les plus accomplies et les plus transmissibles du savoir occidental : raison de plus de la faire rayonner par de nouveaux moyens et selon de nouvelles exigences. C’est pourquoi j’en appelle à vous, à votre disponibilité et à votre savoir, pour constituer un vaste réseau de coordination et d’échange autour de la figure de Dante, dont le centre serait Paris pour nous Français, mais dont les prolongements devront être immédiatement internationaux, à travers les Sociétés dantesques du monde entier et les Universités associées. Je souhaite vivement que ce projet réponde à votre attente et vienne combler un vide qui n’est pas digne des traditions françaises du commentarisme de Dante. Je vous invite donc à me manifester votre intérêt. Nous trouverons alors très vite les conditions d’un travail commun et nous aurons la joie de réveiller un culte qui ne peut que réjouir les esprits libres.

Très cordialement,

Bruno Pinchard

Lettre fondation